Tour du Moulin à Marcigny
Le nom de Marcigny viendrait d'un riche propriétaire gallo-romain nommé Marcinius ou Marcianus, qui possédait des terres à l'emplacement actuel de la commune, où se trouvait visiblement un centre de peuplement gallo-romain. Cette dernière est mentionnée pour la première fois dans une charte de Cluny vers 1054 sous le nom de Martiniacus.
La ville de Marcigny se développe fortement à partir du XIe siècle. En 1055, Saint-Hugues, grand abbé de Cluny, y fonde un petit monastère, puis le premier prieuré de dames rattaché à l'abbaye. Geoffroy II et son frère Damas dotent ce prieuré de terres et de biens. C'est un prieuré double c'est-à-dire qu'il est habité par des moniales bénédictines issues de familles de la haute noblesse, et desservi par des moines. Il est alors au centre du bourg, où ses bâtiments sont éparpillés, et protégé par des murs d'enceinte flanqués de tours fortifiées.
Au Moyen-Age, Marcigny constitue un centre de peuplement et d'activités important, qui entretient des liens privilégiés avec l'abbaye de Cluny, mais qui est aussi victime de nombreux pillages et destructions.
La Tour du Moulin, aujourd'hui convertie en musée, est l'édifice de Marcigny directement associé à la candidature de Cluny au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Cette tour édifiée au XVe siècle occupait l'angle sud-est de l'enceinte du prieuré, construite pour sa part à partir du XIVe siècle et dont les fortifications se dressaient à l'est de celle de la ville. Le bâtiment de la Tour du Moulin est constitué d'un corps de logis rectangulaire à un étage et d'une puissante tour semi-circulaire à deux étages, sous un toit en poivrière. Une tourelle d'escalier constitue la liaison entre la tour et le logis.
L'héritage clunisien de Marcigny est néanmoins plus largement visible dans toute la ville. En effet, des vestiges de la prieurale de la Trinité (réservée aux moniales) sont encore présents, ainsi que l'église prieurale Saint-Nicolas (dédiée aux moines), aujourd'hui paroissiale, et en partie romane.